[RP]Auberge " Au cheval de trois "

Myrrha à peine débarquée à Sens escomptait bien s’y établir, elle était même passée à l’office pour se faire recenser mais un pli changea complètement ses projets. Ses amies étaient arrivées en Champagne mais en la ville de Troyes. Elle leur aurait bien dit de venir ici même mais non, elle replia bagage et s’en fut.

Que d’idées dans sa tête… Que d’envie aussi. Coup de cœur au premier regard pour une sombre bâtisse. Y pénétrer avec la ferme intention de l’acheter. L'intérieur était simple mais de bon goût. Elle n’avait pas dû fermer il y a longtemps, sinon à la place de la poussière, il y trônerait toile d’araignées et autres vermines. Le rez-de-chaussée était vaste, là on pouvait faire entrer moult convives pour toutes occasions. La rousse se dirigea vers ce qui ressemblait à une cuisine. Une porte arrière d’où l’on pouvait voir une petite cabane de bois, la cave. Seize chambres étaient réparties sur deux étages. Avec un peu de chance, si celles-ci étaient en bon état, trois d’entre elles seraient habitaient.

Elle avisa un homme bedonnant entre deux âges, l’air bougon qui l’avait laissé à loisir faire son exploration. Il avait vu le regard de la jeune femme, aussi, lorsqu’elle lui avait dit vouloir l’acheter le scélérat augmenta le prix. Pour qui se prenait-il le vieux beau, croyait-il vraiment que Myrrha se laisserait duper ? Le mobilier devait être changé, les réserves d’alcool inexistantes. Surement qu’il avait du tout boire et fait couler son affaire. De sa besace elle sortit assez de solidus pour voir son regard briller et l’affaire fut conclue.

Après des jours de nettoyage, d’achats divers et une décoration sommaire, les trois amies fières de leur travail purent enfin ouvrir leur établissement

plan de l'auberge :

Le balai suivait un mouvement régulier de va et vient sur le sol de la cuisine. La jeune fille accomplissait docilement sa corvée, laissant son esprit vagabondé. Sa tentative de fuite n'avait pas marché, et elle se retrouvait à nouveau coincée entre ces deux femmes qu'elle ne connaissait que par un pur hasard. La première bourse avait été simple à attraper. Pourquoi diable avait-il fallu qu'elle tente de s'emparer de la deuxième ?

Prise la main dans le sac, elle avait préféré accepter "d'offrir" ses services plutôt que de devoir se retrouver nez à nez avec la maréchaussée. On lui aurait posé des questions sur sa provenance, et personne ne devait jamais savoir...

Elle secoua légèrement la tête, pour chasser les images lui revenant en tête. Elle devait oublier...

Le balai s'arrêta, le regard encore enfantin de la jeune adolescente se posant sur la pièce l'entourant. Tenter de se convaincre qu'elle maudissait ce lieu était de plus en plus difficile. Les corvées dont elle était affligée lui semblait reposante après le travail qu'elle avait du effectuer dans les champs ces dernières années. Les nuits étaient douces et reposantes, calée au fond de son lit, sous une couette bien chaude. Les repas était alléchant, même si elle n'osait toucher à la nourriture qu'on lui proposait. Se contentant d'une simple miche de pain, elle restait dans son coin, se mélangeant le moins possible aux deux femmes.

Ce rêve, si simple mais si important pour elle, pourrait prendre fin du jour au lendemain. Elle ne voulait pas perdre l'habitude de manger peu, et ne pas tomber de haut. Elle savait qu'une fois sa dette payée, elle serait mise dehors...

Sa fine main squelettique passa dans ses cheveux fins. C'était agréable... Elle pouvait faire comme ces Dames, sans accrocher les noeuds s'y trouvant. Ah ça, elle avait pesté, juré, mais elle avait eu le droit à un bon bain, dans une eau chaude, avec des senteurs qu'elle n'avait alors jamais eu l'occasion de renifler...

Le bruit d'une porte s'ouvrant et d'une voix beuglant à travers la taverne vide se fit entendre. Elle suivit la Dame dont elle ne se rappelait plus le nom, (par peur de s'attacher...) et fit irruption à sa suite dans la salle. Le balai en main, les sourcils froncés vers cet inconnu.

S'pas d'manières d's'noncer ça. Paz'un m'chin 'ci, s't'une 'berge.

C’est en entendant la petite baragouiner que Myrrha descendit les dernières marches. Un peu de repos et un bon bain chaud lui avait fait le plus grand bien surtout après les travaux. Qui est ce qui disait qu’une femme n’avait sa place que dans un salon ou dans une cuisine… Ses grands tantes, vipères d’un autre âge qui avaient essayées de la marier avec un nobliau ayant trois fois son âge, aussi chauve que bedonnant. Frisson d’effroi sur sa colonne.

Dis-moi jeune fille, ne t’a-t-on appris à ouvrir la bouche lorsque tu t’exprimes ? Regard ambré scintillant dans une mimique semi coléreuse. Crois-tu que notre établissement va trouver sa place en cette ville si tu grognes ? Petit sourire en coin en s’approchant, ébouriffant sa chevelure à présent propre. Salue comme il se doit le voyageur et file à la cuisine. Se faisant, le sourire affable, se tourna vers l’homme, simple mouvement de tête. Bonjour et bienvenue messer.

Lollia s’affairait déjà près de leur premier client. Visiblement, la rousse n’avait pas eu tort d’acheter ce logis. Sa compagne avait l’air reposé et la fougueuse adolescente plus propre. Et dire que l’indomptable n’avait en ses débuts rêvé que d’aventures, de combats… avait traversait le pays et au-delà. Cachant avec force sa noble naissance, se coupant les cheveux pour ressembler à l’héritier qu’elle aurait aimé être pour son père avant sa mort… Croiser le chemin d’une françoise aux allures orientales…

Sursaute en se rappelant qu’elle à autre chose à faire de rêvasser, leur auberge avait besoin de légumes frais et d’œuf et ce n’est pas en restant là béatement qu’elle pourrait aller chez le fermier.

J’vous confie la maison, évitez de la brûler. Rire cristallin en sortant. Brrr, l’hiver s’annonce.

Les bandes avaient été déposées soigneusement près du lit. Fière de sa tache accomplie, elle regarda autour d'elle. Moui... Pas de quoi trépigner de joie, elle n'avait pas fait le quart de ce qu'on lui avait demandé. Un soupir d'enfant brimé traversa ses lèvres. Pourquoi ne pouvait-elle pas tout simplement se blottir auprès d'une cheminée, bien au chaud, emmitouflée dans une couverture ?

Porter de l'eau et du bois... Comment allait-elle faire ça ? Haussant les épaules, elle se persuada qu'elle trouverait facilement un moyen. Mais il fallait sortir, et il faisait froid... Allez, plus vite elle se déciderait, plus vite elle aurait terminé.

Se glissant rapidement dans l'escalier, avant de disparaitre dans la cour de derrière sans se faire remarquer de la femme occupée avec le client, elle se dirige vers le puits. Le vent fouette son visage, le froid la saisit jusqu'aux os. Quelle andouille... Elle aurait pu piquer une cape qui trainait... Non, non, elle aurait bientôt chaud, pas de panique.

Tirer de l'eau comme elle a vu faire M... Mince, c'est quoi déjà son nom ? Boarf, qu'importe, moins on connait les gens, mieux on s'en détache. Bander ces muscles et tenter de sortir le seau du fond de ce trou, empli d'eau. Mmmmmh... Pas si facile que ça... Aller, fai un effort, tu ne vas quand même pas aller demander de l'aide...

La sueur commençait déjà à perler sur son front lorsqu'elle aperçut le bois du seau rempli d'eau. La question qui venait était : comment allait-elle le transporter jusqu'à la maison ?

SPLAAAAAAAAAAAAAAAAAASH!!!!!

Rhaaaaaaaaaaa b***** c'quoi c't'foutue c********* t'ça pou' rien !

Bordée de juron à faire pâlir un charretier s'ensuivit. Regard à droite, regard à gauche. Personne ne l'avait vu. Tant mieux, cela lui éviterait de devoir faire ravaler les rires à l'imbécile qui oserait se moquer. Non mais ! Elle avait de la force dans les bras normalement. Pas sa faute si le froid lui engourdissait les muscles. Ainsi que la faim.

Passant rapidement par la réserve de bois pour prendre quelques buches, elle s'engouffre dans la chaleur de l'auberge, ses joues rougies par le froid extérieur. Elle aurait du se couvrir, elle aurait du ! Bon, qu'importe. Régler le problème de l'eau maintenant... Déposant les rondins de bois dans un coin, elle se dirige, tête basse, dans le salon où la femme s'entretenait avec l'inconnu. Les yeux rivés fixement sur le sol, d'une voix devenue toute timide, elle s'adresse à la brune:

M'dam. S'cusez moi d'v'dranger... Y'a l'eau qu'est t'op lou'de. Pas ma faute... J'essayé mais... P'don...

L'entrée de Tristana était un répit salutaire pour ses pensées.
Avait-elle peur de cet homme? Oui. Depuis cette année maudite, elle avait souvent peur.
Pourquoi n'arrivait-elle pas à écouter cette méfiance qui dictait prudence et réflexion? Pourtant la traque, la fuite et toute l'insécurité qui allait avec étaient formatrices.
Et puis Myrrha... Ses attentions et sa protection ravivaient un parfum que les cendres avaient brûlé et à nouveau, elle s'emballait et faisait confiance. Sans réfléchir. Comme avant...

M'dam. S'cusez moi d'v'dranger... Y'a l'eau qu'est t'op lou'de. Pas ma faute... J'essayé mais... P'don...

Elle sourit à Tristana, chassant à nouveau les brumes de souvenirs dont les lambeaux refusaient de mourir.

Je t'ai déjà dit de m'appeller Lollia et que tu pouvais me tutoyer. Elle attrape sa main gelée et la fait asseoir à sa place, près du feu, face au... Client ou employé?
Mon offre est sérieuse, pour les raisons que vous avez exposé, et bien que Myrrha se soit déjà imposée dans le bourg. Mais elle... Triste sourire où le respect pour son amie et son propre sentiment d'inutilité se mélangent, en se dirigeant vers les bûches posées près de l'escalier et en les mettant sous son bras, avec une habitude trahie par le maintien du châle autour de ses épaules.

Ressers en hypocras notre client s'il veut et réchauffe toi; et vous, Messire, rester vous reposer près du feu. Je vais démarrer l'âtre de votre chambre avant de m'occuper de l'eau. Vous pourrez vous reposer avant le dîner.

L'escalier s'enfile rapidement, ses sandales vestiges du passé glissant sur le bois patiné et ciré. Pourvu qu'il accepte...? Le sentiment de décalage qu'elle ressent chez lui répond à son propre passé. Peut-être est-ce ça qui lui donne tant envie de l'abreuver de questions.
Et si elle se trompait?
Pourvu que Myrrha accepte son idée...

Une envie enfantine de tirer la langue aux gardes de sa seigneurie, pourtant se retient. L’indomptable ouvre la marche, jette un regard circonspect sur la foule amassée. Les langues vipérines se délient en murmures, bourdonnement en ses oreilles arrivent par bribes : chevelure de feu… sorcière… de quoi j’me mêle… payer… Myrrha sourit. Beaucoup parlaient, jasaient mais personne pour l’affronter. Les hommes de peu de foi juraient entre leur dents qu’un jour ils la pendraient. Contrairement à la plupart des bonnes gens qui eux voyaient à la jeune femme pleine de fougue et de volonté. Certes, elle ne passait inaperçue, mais depuis leur arrivée à elle et ses compagnes la ville reprenaient un peu de vie. En bien comme en mal d’ailleurs. Où était le mal quand on les voyait s’impliquer… Une fois intégré dans la masse, tous reprendraient le nylon qui tissait leur vie avant leur venue à Troyes.

Ses mains se rejoignent dans son dos sur le pli de sa cambrure. Droite. Accompagnant le régent vers l’auberge. Pout lui être agréable, elle aurait pu tenir une conversation, deviser sur le temps qu’l fait, du royaume et de sa cour mais sa bouche reste fermée. La jeune femme aime le silence, s’enivre de pensées. Sa mère le lui reprochait souvent lors de son apprentissage de jeune demoiselle " jeune fille cessez donc de rêvasser et allez vous occuper des convives de monsieur vôtre père… Soyez captivante et coquette… Vous me ferez mourir avant l’âge mon enfant… quand comprendrez-vous que jamais vous n’irez sur un champ de bataille… Un mot sur la chevalerie, un seulement et je vous jure que moi vôtre mère je vous enferme en la tour… Hors de ma vue enfant ingrate… Ah, miséricorde ! Si votre père vivait encore il vous aurait rossé de voir tant d’insolence… "
C’est dans la nature de Myrrha de ne point parler à la légère. Si l’homme qui marche à ses côtés à besoin de parler, elle l’écoutera et lui répondra mais point de son ne sort de sa bouche.

Visage radieux, se redresse fièrement en arrivant devant le cheval de trois. La façade est encore pâlotte malgré le grand nettoyage et les améliorations faites. Qu’importe, l’intérieur refait à neuf, le mobilier récent, pas meilleur établissement que le leur dans les environs. Précède le régent en ouvrant et entrant dans l’auberge. La chaleur inonde son corps. La cheminée alimentée de bois divers donne à la salle une odeur boisée.

Si votre grâce veut se donner la peine, l’invite à prendre place sur une chaise pas loin de la cheminée mais à l’écart du client.

Non par soucis d’étiquette, juste laisser aux deux hommes la possibilité de garder leur intimité. S’ils avaient besoin de communiquer, ils avaient une langue et aucun n’était muet. D’ailleurs, où est Lollia ? Regard protecteur à la jeune Tristana, signe de tête respectueux au soldat ? Mercenaire ?

Sa Grâce veut-elle un verre d’hypocras ou désire-t-elle autre chose ?

Prête à s’éclipser dans la cuisine ou derrière le comptoir, selon les désirs de leur nouvel hôte.

Toujours le même regard interloqué lorsqu’elle ne comprend pas. Ces yeux s’arrondissent, dévisageant Lollia. Point de réprimande ? Point de correction ? Pourtant elle n’a pas fait ce qui lui était demandé… Etait-ce grâce au client qu’elle avait le droit à cet instant de répit ? Baissant à nouveau les yeux vers le sol avant de croiser celui de sa… « patronne », elle acquiesce aux ordres.

Attendant que celle-ci quitte la pièce, elle profite de ce bref instant passé près de la cheminée. Une douce chaleur vient réchauffer ses membres engourdis par le froid automnal. Son regard azur plonge quelques instants au milieu des flammes, la perdant dans quelques pensées. Combien de fois n’avait-elle pas rêvé pouvoir somnoler devant une cheminée alors que la tempête se déchainait au dehors ? Combien de fois n’avait elle pas rêvé de sentir la chaleur d’un feu lécher son maigre corps transpirant de froid dès que les températures baissaient ?

Un courant d’air frais la rappelle à l’ordre. L’autre femme vient de rentrer, avec un homme, encore. A peine le visage de la rousse avait passé la porte que ses fesses étaient déjà loin de la chaise. Que dirait-elle si elle la voyait feignanté devant la cheminée à ne rien faire ? Légèrement à l’écart, elle observe la scène. Un Comte, et un homme à la bourse attirante. Ses yeux s’illuminent en découvrant ce trophée qu’elle pourrait si facilement substituer… Mais elle ne devrait surtout pas se faire prendre…

Bon, pour commencer, on décroche le regard de l’objet convoité pour ne pas attirer les soupçons. Pour continuer, on se dirige vers la bouteille d’hypocras pour remplir le verre du Sieur, comme la Dame l’a demandé. Le Comte… La rousse s’en occupait fort bien. La jeune Tristana avait bien mieux à faire.

Elle se rapproche de l’homme pour remplir maladroitement le verre. Un regard rapide derrière elle pour vérifier que personne ne la surveille. Tout se passerait bien… Son cœur se mit à battre rapidement. Elle s’était attirée pas mal d’ennui la dernière fois qu’elle avait voulu chaparder… Mais il lui faudrait bien des économies pour quand les deux femmes la mettraient à la porte. Il faudrait bien qu’elle puisse survivre dans ce monde si ingrat pour ceux qui n’étaient pas noble.

Il était temps de passer à l’acte. Le goulot de la bouteille qu’elle appuie sur le bord du verre dérape, arrosant le sol ainsi que le Sieur au passage. Prendre l’air catastrophé devant sa maladresse alors qu’elle se sait agile. Se précipiter rapidement avec cette espèce de robe dont on l’a vêtu, utiliser un des pans pour essayer de nettoyer sa bêtise.

P’don M’sieur, P’don. V’lé pas, v’lé pas. Pas tapé, pas fait ‘xprès. Va Réparer ma b’tiz.

La main se glisse discrètement vers la bourse, comme à la manière de ces petits voleurs dans les rues qui s’emparent d’un bien sans même qu’on puisse se rendre compte de quoique ce soit. Rapidement la saisir pour la dissimuler, en priant de tout son cœur qu’on ne l’ait pas vu.

Le Connétable de Morseac était en voyage en Champage afin de s'entretenir avec le sénéchal Naranja, quand il apprit la présence du comte d'Evreux. Ce dernier logeait à la nouvelle auberge de Troyes, aussi Grinwold en profita pour lui rendre visite.

L'heure était tardive quand le connétable arriva en vue du "Cheval de Trois". Il confia sa monture à l'homme d'armes qui l'accompagnait, et s'apprètait a pénétrer dans l'auberge quand deux hallebardes s'abattirent devant lui. Un des gardes l'invectivait en lui demandant de décliner son identité et le but de sa visite. Peu habitué à pareille méfiance envers sa personne, Grinwold pensa que les gardes n'avaient pas du le reconnaître dans l'obscurité. Il ouvrit donc calmement son mantel de fourrure afin de présenter à l'homme de droite ses insignes de Connétable et de Pair de France. Le garde se répandit en plates excuses que Grinwold balaya d'un geste de la main, préférant oublier cet incident ridicule.

Cessez de vous lamenter soldat, et menez moi plutôt au comte lui dit il d'un ton las.

Le garde s'exécuta et le mena à travers l'auberge jusque devant la chambre du pair. A nouveau les gardes s'interrogèrent, visiblement étonné de cette présence. Ils furent cependant plus vif d'esprit, et introduire le connétable dans la chambrée avant de disparaître derrière la porte close. Il était seul dans la pièce, une sorte de petit vestibule menant à la chambre. Il fit donc quelques pas en avant afin de trouver son vis à vis.

[i]Les gardes ouvrirent la porte et un homme entra, Théoduin avait enfilé sa soutane de Templier, encapuchonné. Il regardait par la fenestre. Il se retourna, regarde fixement l'homme qui venait d'entrer, un sourire sur les lèvres et des mots arrivèrent.

Oh, mon ami ! Vous n'avez pas idée comment je suis heureux de vous voir icelieu.

Il retira sa capuche et s'avança jusqu'à l'homme. Il le serra dans les bras, fraternellement. Soudain, on frappa à la porte, un garde qui venait faire part d'une requeste d'un homme. Théoduin fit signe de le faire entrer et invita son ami, Messire Grinwold à s'assoir. Il attendict que l'homme entre.

Le visage blanchit Myrrha regarde la scène qui se déroule sous ses yeux. Elle ne peut y croire. Ce ne peut être. Tristana… Pourquoi… Elle comprend que c’est sa faute, elle ne c’est pas occupé de l’enfant comme il le fallait. Elle aurait du lui apprendre à avoir confiance. Sottement elle avait pensé qu’elle se sentait à l’abri entre elles. L’indomptable ne pouvait s’interposer mais elle ne laisserait pas passer.

Rageur le Comte s’approcha de la rousse, ses paroles étaient justifiées et pourtant elle ne baissa la tête. Le front haut, elle encaissa sans broncher. Paroles s’insinuant dans son être. Le laisser se calmer et lui parler ensuite. Lorsqu’il s’en fut à l’étage accompagné, elle n’esquissa ni geste, ni parole.

Plissant le bas de sa robe - tic nerveux quand elle était contrariée- racle sa gorge, retrouve un semblant de sourire. Bien sur qu’elle a vu une cliente et l’homme qui c’est levé mais elle en fait fi.

Hé bien ma bonne amie te voila en fâcheuse posture. Se rapproche, lui embrasse le front. Caresse sa chevelure pour l’apaiser. Messieurs avant de l’emmener prenait donc un verre à ma santé sa seigneurie ne vous en voudra surement pas et je vous donne ma parole qu’elle ne fuira pas. Les voir se consulter en œillades, prendre un air pataud et s’installer. Myrrha déposa un flacon d’hypocras, invita les deux autres personnes à se joindre aux soldats. L’ambre de ses pupilles se noircit. On ne l’avait pas nommé indomptable à cause de sa crinière mais pour son caractère !

Monta les escaliers à toute vitesse. Point besoin de chercher l’homme car deux lanciers faisaient barrages.

Vôtre grâce… Vôtre grâce… Laissez-moi vous entretenir. Sa voix se voulait douce, compréhensive. Apaiser la rage de l’homme plutôt que la fierté du noble. Vôtre grâce, si vous accepter de m’écouter ne serait-ce qu’un instant je serai à jamais vôtre débitrice.