[RP] Ile de la cité

Gyfarno Ier Dim 7 Oct - 1:56

[Parvis de Notre Dame]

Gyfarno marchait sur le parvis de la Cathédrale, jetant un oeil vers la rive gauche. Le Palais de la Cité, centre du pouvoir du Royaume de France était là, non loin. C'était là que doit couché et vivre tout Roy de France, et celà depuis quelques siècles. La Curia Regis y siegeait aussi.

Le vent soufflait, les nuages ecclipsait le soleil qui, derière continuait sa course vers le zenith. Le pair de France s'arreta et leva les yeux vers le ciel, il allait pleuvoir aujourd'hui.

Eléonore Dim 7 Oct - 19:15

[Palais de la Cité, jardin]

Eléonore avait mis pied à Paris ce matin. Elle avait quitté cette Champagne qu’elle chérissait tant pour venir siéger au Palais, et ce pendant quelques temps. La Grande Maistresse de France parcourait les jardins de la Cité, son escorte de garde derrière elle, mais elle n’y prêtait guère attention.

Une petite brise caressait son visage. Alors que les derniers faisceaux de lumière passaient dans la ciel, on pouvait voir un coloris orangé se dessiner à travers les nuages …Eléonore respira l’air humide. La nuit n’allait pas tarder à tomber …

La jeune femme s'apprêtait à rentrer lorsqu'elle aperçut le jeune Comte. Elle n'avait guère eu l'occasion de le croiser. C'est ainsi que ses pas la guidèrent en sa direction.

Gyfarno Ier Lun 8 Oct - 1:19

C'est après avoir passer la journée à regarder la rive gauche de Paris et d'avoir surveiller la construction de la cathédrale Notre Dame qu'il rentra vers le Palais de la Cité, on pouvait deviné facillement qu'il partait une côte de maille et son surcot rouge et orange devinait qui il était, et son épée avait un effet plutôt dissuassif même s'il n'avais pas eut à s'en servir aujourd'hui, Paris était calme. Il vit Dame Eléonore, la Grande Maitresse de France, il ne la connaissait pas vraiment, il l'avais déjà vu de loin, il engagea la discussion

Dame, vous devriez rentré, le temps sera à l'orage ce soir.

Eléonore Lun 8 Oct - 19:16

Eléonore frémit. D’un geste délicat, elle retira une mèche qui s’était échappée de son chignon. Elle en profita pour réajuster discrètement sa robe avant d’étudier le jeune Comte. Sa carrure était impressionnante, c’était le moins qu’on puisse dire. Ses yeux parcoururent rapidement son corps avant de se poser sur un visage. La jeune femme lui répondit par un sourire franc avant de prendre la parole :

Comte, le bonsoir.

Eut un bref temps de réflexion lorsqu’elle jeta un rapide coup d’œil vers le ciel puis reprit :

Vous avez sans doute raison. Mais j’eus vu que vous rentriez également. Souhaitez-vous faire quelques pas en ma compagnie ?

Merlin d Lun 8 Oct - 19:43

Je sors de la chancellerie, regarde le ciel qui semble incertain, la pluie va sûrement venir nous rafraîchir!!

Je flânai dans les rues avec Luna, tout était calme, les gens se pressaient de rentré chez eux, retrouvé la douceur de leurs maisons.

Je pris la direction du jardin de la cité, au loin aperçois la comtesse Eléonore ainsi que le comte Gyfarnor 1er qui font un brin de chemin ensemble, je prend un détour pour ne pas les déranger!!

Je m'engage dans une ruelle pour rejoindre la taverne le BON PLAISIR qui me manque, besoin d'un bon repas et d'une cervoise. Retrouver l’accueil si chaleureux des tavernières et de messire Brume.

Gyfarno Ier Lun 8 Oct - 19:45

Je suis d'accord pour faire quelques pas en vostre compagnie.

Il se mis doucement en marche, pendant qu'un éclair fugace se fit voir. L'orage était encore loin, ils auraient largement le temps de rentré.

Que pensez-vous de Paris, Dame ?

Cammellya Mer 10 Oct - 17:50

Cammellya sortit de la taverne.
Elle devait se rendre au Louvre et aller au bureau de la Chancellerie.
Elle devait y rencontrer Sire Merlin, le chancellier!
C'est aujourd'hui qu'elle devait prendre son poste comme juriste.

Elle était toute retournée!! Elle avait pris ses manuscrits avec elle, sur lesquels elle avait travailler une bonne partie de la nuit.

Cammellya avait mis une tenue simple et sobre.

Au coin d'une rue, alors qu'elle marchait d'un bon pas, elle trébucha et tomba dans les bras d'une personne!!
Ses manuscrits tombèrent par terre, et heureusement que la personne était là sinon elle serait tombée aussi!
Confuse et rouge, elle s'excusa humblement auprès de l'homme qui venait de lui éviter une chute.

Je vous prie de bien vouloir m'excuser Sire, mais je vous remercie d'avoir été là lui dit-elle

Génée, elle se baissa et ramassa ses manuscrits. Elle se redressa et secoua sa robe.

Eléonore Mer 10 Oct - 18:14

Eléonore s’apprêtait à répondre lorsqu’une femme bouscula le Comte. La jeune femme toisa Cammellya d’un air méprisant. Etait-ce donc elle la juriste fraîchement nommé ? La Comtesse étouffa un rire.

- Faites donc attention madame ! Vos manières ne sont pas convenables, de s’étaler ainsi devant un noble …

A ses mots, Eléonore détourna son attention, portant son regard sur les environs, appréciant chaque détail. La vie au Palais lui manquait un peu. Mais elle devait s’accommoder ainsi, pour le Royaume. Du coin de l’œil, elle observait encore Gyfarno et Cammellya se dépatouiller, un sourire aux lèvres …

Gyfarno Ier Mer 10 Oct - 18:25

Gyfarno avait rattrapé Cammellya et la regarda, deux grands yeux bien ouvert, les sourcils hauts

Voyons, damoiselle, il n'y a aucune pierre ni aucun obstacle qui puisse vous avoir faire trébucher, faites donc un peu attention.

Hum, vous êtes nouvelle au Palais n'est-ce pas ? Vous apprendrez à faire attention je pense, on ne tombe pas comme ça. Maintenant j'espere que vous ne vous êtes pas fait mal, et j'espere aussi que vous passerez une bonne soirée.

Gyfarno se dirigea vers Eléonore, j'étant un coup d'oeil vers Cammellya

Rentrons-nous, Dame ?

Cammellya Mer 10 Oct - 18:38

Cammellya écouta le Comte!
Effectivement aucune pierre ou obstacle, juste un trou!!pourtant bien visible, même elle se damanda comment elle avait fait pour ne pas le voir!
Mais elle était distraite, peu lui importaient les remarques désobligeantes, elle n'en avait que faire!!

Sa cheville lui faisait un peu mal, mais elle n'en dit rien!

Merci beaucoup Sire, passez vous aussi une bonne soirée. Comtesse Mes respects repondit-elle .

Quel mépris des personnes! pensa-t-elle intérieurement, c'est bien dommage. Une femme si belle!

Elle les salua et repris son chemin, les manuscrits toujours dans ses bras!

Grinwold Mer 10 Oct - 18:40

Grinwold passait la majeur partie de ses journées au Louvre, comme la plupart des Officiers Royaux. Il passait d'une salle à une autre, en quête d'informations, de certaines personnes où encore tout simplement de son propre bureau ! Le palais était vaste et il ne s'était pas encore véritablement familiariser à cette multitude de pièces.

Alors que le Connétable sortait de la cour, il reconnut au devant Dame Eléonore accompagnée du Comte Gyfarno, bientôt bousculé par une jeune femme visiblement agitée et confuse. En se rapprochant, il put distinguer la jeune maladroite, qui s'avérait être Cammellya.
Alors qu'elle se faisait quelque peu houspiller par le noble homme, Grinwold décida d'intervenir pour calmer les esprits.

Ah Comte Gyfarno, Dame Eléonore, quel heureux hasard de vous voir ! Je vois que vous faites la connaissance de Demoiselle Cammellya, une amie à moi. Charmante jeune femme assurément, mais permettez moi d'abréger les formalités, je dois m'entretenir avec cette toute jeune juriste.
Au plaisir de vous revoir, et bonne rentrée !

Puis il s'éloigna, tenant Cammellya d'une main et ses manuscrits froissés de l'autre. Il retournèrent vers le Louvre où la jeune femme avait rendez vous.

Et bien, on ne fait pas attention où l'on met les pieds ? lui glissa t-il d'un ton amusé.
Évitez ce genre de maladresse à l'avenir, le Comte est un homme bon et indulgent, mais n'en abusez pas. Je vous laisse à votre rendez vous, nous nous reverrons probablement à la taverne ce soir.

Cammellya Mer 10 Oct - 18:50

Cammellya serrait la main de sire Grinwold en marchant. Elle était confuse, mais aussi en colère!

Merci beaucoup Sire lui dit-elle en lui souriant. Elle lui reprit ses manuscrits qu'il avait eu la gentillesse de lui porter.

Oui au plaisir de vous revoir et encore merci dit-elle en le saluant.
Elle ne voulait pas arriver en retard, donc elle repartit d'un bon pas vers la chancellerie.

Décidement cet homme était vraiment charmant, comme quoi!!

Eléonore Mer 10 Oct - 20:07

Avec tous ce vacarme, Eléonore en avait presque oublié le temps qui n’était pas des plus beaux. Après avoir rapidement saluer son collègue Grinwold, elle se retourna vers Gyfarno, le calme revenu.

-Rentrons donc, nous n’avons que trop traîné dehors, par ce temps.

Tandis qu’ils marchaient, le vent parcouraient leurs corps, soulevant parfois une mèche de cheveux rebelles. La jeune femme appréciait ce temps. Leurs pas les rapprochaient peu à peu du Palais, si bien que la jeune femme nota qu’une masse importante de garde gardait l’entrée. Ils semblaient les attendre. La Comtesse fit part de ses doutes au Comte :

- Comte, il semblerait que nous soyons attendus. Je puis distinguer des troupes anormales de Garde. Peut-être est-ce Théoduin … Il me semble qu’il vous cherchait, il avait à vous parler.

Taramis Mer 10 Oct - 20:28

Le Comte Théoduin de Brassac estoit arrivé au Palais de la Cité en compagnie d'une trentaine de gardes qui entourèrent le Palais de la Cité.
Il n'eut point beaucoup de temps à attendre car on vint lui annoncer l'arrivée de la Comtesse d'Etampes et du Comet de Soissons.

Vostre Grasce ! Vostre Grasce !, disait un garde affolé, les Grasces Eléonore des Lys et Gyfarno Ier sont arrivés.

Théoduin sourit, il fut heureux qu'ils ne tardèrent pas à venir au Palais de la Cité.

Mais, faictes-les donc entré, diantre !Dit-il plus sérieusement.

Ainsi, ils entrèrent tous deux.

Comte, bien le bonsoir.

Il se leva, se déplaça vers la Comtesse, luy fit un tendre baise-main.

Comtesse, de mesme, bien le bonsoir.

Il allait au but sans trop tarder à parler de tout et n'importe quoi, ainsi, il prit à part le Comte de Soissons.

Sire, j'ai pu voir ces derniers temps que vous estiez fort impliqué dans le royaume et pour le peuple...Vous n'estes pas sans savoir qu'il me faut faire un choix quant à donner la couronne de France.

Il marqua une pause où il s'assoit et bu un peu dans son verre d'hypocras.

Mon choix est fait...et ce sera vous. Vous êtes la seule et unique personne que je connaisse la plus qualifiée pour monter sur le trosne. Ainsi, vous et toutes vos descendances iront sur le trosne et prendront la couronne de France si Dieu le veut. Nous procèderons à une cérémonie bientost où je vous remettrai la Couronne.

Il lui sourit, et tandis qu'il bu encore dans son verre, il attendit que l'homme réagisse.

Gyfarno Ier Mer 10 Oct - 22:28

Bonsoir, dit-il a Théoduin quand celui-ci se tourna vers lui.

Il écouta son annonce, Gyfarno resta impassible une trentaine de seconde ne répondant pas. Il s'humecta les lèvres et glissa un regard vers Eléonore

Messire Théoduin, ne croyez pas que cette annonce me laisse de marbre, mais j'ai eut du mal à y croire en l'entendant. Être Roy de France implique des hautes réponsabilités et je suis heureux que vous reconnaissez que ces responsabilités soient en de bonnes mains si elles sont dans les miennes. Ceci dit j'accepte, car il n'y point tache plus noble.

Taramis Mer 10 Oct - 22:32

Le régent eut un sourire lorsque le Comte de Soissons accepta.

Bien, allez donc rejoindre la Comtesse, je suppose qu'elle s'impatiente de vous ravoir à ses costés.

Le régent s'en alla accompagné de la trentaine de gardes qui l'entouraient.

Eléonore Mer 10 Oct - 22:53

Eléonore était restée sans voix durant tout le temps qu’avait duré cet entretien. Un sourire restait néanmoins figé sur ses lèvres. Lorsque la silhouette de Théoduin eu disparu, laissant les deux nobles seuls avec une poignée de soldat, la Comtesse se mit face au jeune Roy et exécuta une profonde révérence. Elle fixa ses yeux et lui dit :

- Votre Altesse, je vous prie de recevoir toutes mes félicitations.

C’était la première fois de sa vie qu’elle avait autant de respect pour un homme. Jamais elle n’aurait exécuté une révérence de cette manière jadis … Elle se demanda un instant quel était cette étrange sentiment.

Gyfarno Ier Mer 10 Oct - 23:13

Je suis touché par ces félicitations Dame Eléonore.

Gyfarno pris la main de la Comtesse et lui fit un baise main.

Peut-être êtes-vous fatiguez ma chère, vous devriez aller vous couchez, une rude journée vous attend peut être demain, et à moi aussi. Je ferais en sorte que le Royaume soit fort et pour celà j'ai besoin de vous. Je vous laisses.

Gyfarno pris congé d'Eléonore après avoir faire une révérence, il alla à ses appartement, pour essayé de trouver le sommeil.

Lollia Mar 6 Nov - 16:26

Quelque part devant Notre-Dame, l'Hôtel-Dieu et le Palais, déambulation au coeur de l'Ile de la Cité...

Joueur le vent frais qui tente de mordre les rares parcelles de peau qu'il peut trouver. Aurait-il un parfum de mer, un parfum salé? Non, sûrement ton imagination ma fille, comment veux-tu la sentir, si loin dans les terres? Et quand bien même tu sentirais le sel, ce n'est pas le parfum chaud des mers du sud, seulement celui de l'océan froid et dangereux...
Un soupir la tire de ses pensées, appuyée qu'elle était au début du Petit Pont, hésitante encore à payer l'obole pour le passage.

Paris... Depuis combien de jours y étaient-elles? Il faut dire que rester enfermée dans la chambre d'une demeure dans laquelle elle ne voulait pas aller n'était pas pour faciliter le décompte du temps. Et reconnaître que Myrrha avait raison, qu'elle n'était plus en danger, que la ville, bien que boueuse et peu praticable, recellait des trésors à contempler, lui coûtait encore. C'était un passé enterré et pourtant c'était hier...
Et pourtant elle ne frémissait plus que des pics de glace sur ses lèvres, des odeurs peu agréables qui venaient des tanneries des bords de Seyne, de la foule grouillante qui la terrorisait toujours.

Mais elle devait trouver ces marchands d'épices, ces marchands de passé. Une idée qui devenait fixe et qui l'avait perdu dans les ruelles, sortie de la demeure hôte dans ses rêves et ses espoirs sans prendre le temps de se repérer. Le retour sera amusant, ignorante qu'elle est pour le moment du dédale dans lequel elle s'est enfoncée.

La futur cathédrale Notre-Dame absorbe sa contemplation de longues minutes; les tentes des artisans travaillant la pierre comme d'autres la pâte à pain, les cages à écureuil manoeuvrées habilement malgré leur taille impressionnante pour entamer les tours, doigts de la Foi s'élançant vers le ciel en un hommage au Très-Haut, les échafaudages de bois d'où s'échappent les rires gras des ouvriers grassement payés pour ce chantier sans fin dont même le Roy est mécène, les robes de bures des premiers sacristains qui, malgré l'inachèvement, procèdent déjà aux offices. L'art qui sera nommé gothique lui coupe le souffle par sa légèreté, son abondance de détail insoupçonnée; les ferrures des portes délicatement ciselées, les passages du Livre Saint mis en scène avec doigté dans une succession d'arches au-dessus des portes.
Et pourtant, pas un instant le poids des pierres ne l'écrase, le dépouillement l'impressionnant au point que les manoeuvriers doivent la bousculer pour la sortir du péril d'une corde qui pourrait rompre sous le poids. Tant de différences avec les églises de son enfance, les voyages avec ses parents dans cet Orient si lointain, cette Byzance ennemie depuis plusieurs générations...

Son émerveillement fasciné cesserait-il un jour dans cette ville qu'elle ne pouvait plus honnir depuis que ses pas l'avaient guidé au centre des pouvoirs?
Sur sa gauche, c'était maintenant l'Hôtel-Dieu déroulant sa façade sobre, toute en longueur, qui s'étirait vers l'infini, les soeurs soignantes qui accueillaient les souffreteux, les loqueteux, les miséreux aux jambes sanguinolentes, aux poumons sifflants, à la peau décrépie. La rumeur baissait près de ces murs, en une sorte de respect teinté de crainte. Peu sortaient de ces lieux, y arrivant souvent trop tard pour que l'art de la médecine ne puisse les sauver. Eviter la propagation des épidémies était surtout son rôle mais que faire quand le manque de place imposait deux malades par couche de paille, voire plus?
Pourquoi craindre autant un lieu de soin? N'agissaient-ils pas pour le bien des corps et des âmes? Comprendrait-elle seulement un jour une infime partie des peurs de ce pays...

"Ma fille, éloigne toi des malades. Leur faire la charité et les soigner quand ils demandent asile est le devoir de tout Chrétien mais la pestilence doit être éloignée de nous le plus possible." Surtout qu'ils étaient tous morts maintenant, dernière héritère de sa lignée, fauchée par un bûcher...
Son regard oscille entre le fleuve qui déroule ses rubans d'argent et l'architecture lourde de la façade, les fenêtres cachant leurs secrets, leurs soins, leurs sciences. Elle avait entendu des étudiants qui parlaient de leurs cours au coeur de la bâtisse, futurs dévoués aux soins, plein d'abnégation. Curiosité titillée pour ces secrets murmurés.

Contraste saisissant. Abandonner la dévotion, puis le dévouement pour tomber nez à nez avec... Les gardes du Palais. Le centre du pouvoir temporel. Le siège du Roy. Et dans son horizon, la silouhette massive du Louvre, forteresse royale défendant la muraille dans sa brèche ouest, son donjon comme un avertissement contre toute tentative forcément vaine d'invasion.

Lollia... Où es-tu venue te perdre... Myrrha...

Calmera-t-elle un jour sa panique des gens d'armes? Elle ne voit même pas la flèche ciselée comme une fine dentelle de la Sainte Chapelle qui se détache dans l'azur du ciel, phare pourtant rassurant créé pour offrir un écrin aux Saintes Reliques, don de l'Empereur en gage d'amitié au suzerain des Francs.
Le palais agit sur l'Orientale plus sûrement qu'un repoussoir, l'envoyant dans les griffes du Grand Pont, traversé comme dans un rêve terrorisé.
Quand, enfin, elle peut se détourner des batiments devenus ombre, elle réalise qu'elle est entourée de jeunes clercs bruyants et hâtifs. Aux pieds de l'université fondée par Sorbon.
Et sans l'adresse où Myrrha et Tristana l'attendent...

~Tristana~ Mer 7 Nov - 0:10

Paris. Ville de rêve, ville d’espoir. Le cœur du pouvoir, de la culture, de l’art. Le cœur du pays, la capitale du royaume. Paris. Quel doux nom qui sonnait à ses oreilles. Emplissant ses poumons d’air frais, remplissant ses yeux d’images de bâtisses toutes aussi impressionnantes les unes que les autres, elle laisse ses pas la guider au hasard des chemins. Jamais elle n’avait vu tant de monde en un seul lieu, jamais elle n’avait vu autant de vie grouiller autour d’elle. C’en était étourdissant.

La population comprenait toutes sortes de personnes, allant du noble le plus riche au simple mendiant, essayant de survivre au milieu de la misère. La misère… Malgré le prestige de cette cité, elle courait les rues. On la retrouvait chez un orphelin volant pour tenter de survivre, mais aussi chez un homme malade, n’ayant pas les moyens de se payer un endroit chaud pour essayer de se soigner, ou bien de mourir en paix. On la voyait dans toutes ses maisons qu’on pourrait croire laissées à l’abandon, construites de façon bâclée jusque sur les ponts, s’exposant aux risques naturels des crues ou des feux. Elle était présente à chaque coin de rue, mais ignorée de beaucoup, en particulier de ceux ayant l’argent à leur disposition.

Retenir son regard attristé voulant suivre les miséreux et les ignorer. Les ignorer comme tout le monde le faisait si bien. Beaucoup plus facile de passer à côté d’eux et de paraître envouté par une toute autre merveille se trouvant à l’opposé d’eux. Beaucoup plus facile de fermer les yeux.

Un léger soupir s’échappe d’entre ses lèvres alors qu’elle contemple les flots de la Seine ondulés au gré de la brise automnale. Laisser glisser ses pensées alors que ses pas la font repartir vers l’île de la Cité dont elle s’était quelque peu éloignée. Pas sérieux… Elle ne connaissait pas encore assez bien les environs pour une escapade en solitaire. Si seulement elle trouvait quelqu’un voulant bien lui faire découvrir cet endroit recelant un passé tellement chargé, remontant si loin…

Se dessine enfin le Palais de la Cité. Grande bâtisse imposante qui abritait le siège du pouvoir depuis Hugues Capet, qui avait connu bien des modifications depuis sa construction, passant d’une forteresse à une résidence royale. C’était là que se réunissait le Conseil de Régence jusqu’à nouvel ordre. Là que l’adolescente allait devoir passer ses journées en tant que Procureur. Un long frisson parcourut son frêle corps alors qu’elle tentait de s’imprégner le plus de souvenirs possible. Ne jamais oublier ce moment, cet instant.

Un sourire vint étirer ses lèvres alors qu’elle remonte la rue vers la Sainte Chapelle. Edifice laissant apparaître de loin son clocher. Comment pouvait-on construire de si belles choses…? Reprendre son chemin, laissant son regard voler de bâtisse en bâtisse, apercevant une construction, accompagné de tout le vacarme que cela engendrait. Laisser l’île derrière elle pour se retrouver dans le quartier des étudiants. Son allure ralentit. Au loin se dessine une silhouette qu’elle connaît bien. Aurait-elle enfin décidé de sortir un peu pour découvrir Paris ? Sourire qui s’élargit avant qu’elle ne se mette à courir, hurlant à tue tête.

LOLLIAAAAAAAAAAAAA !

La personne interpelée eut un sursaut avant de se retourner dans tous les sens pour comprendre d’où provenait l’appel. Comment l’enfant pouvait elle savoir qu’elle avait éveillé un vent de panique chez la femme alors qu’elle voulait tout simplement la rejoindre et lui signaler sa présence ? Arrivant à sa hauteur, le souffle court, elle sentit l’étreinte de sa compagne se refermer sur elle, la serrant fort contre son cœur.

Etonnée de ce geste, la jeune fille se laissa faire sans mot dire. Cela ne faisait pas si longtemps qu’elles s’étaient quittées… Qu’importe. S’écarter doucement des bras protecteurs qu’on lui offre pour reprendre le souffle perdu durant sa course et lui parler. Tant de choses à dire sur tout ce qu’elle avait pu voir !

T’vus !? C’merv’lleux ! Y’a d’l’eau là-bas, et pi là y’a un grand bât’ment qui s’construit ! Et là t’vus !? C’t’une graaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaand’Eglise ! Tout qu’est grand ‘ci ! Et t’verrais là où qu’est le Conseil, les pièces sont magnif’ques ! Faut qu’t’viennes !

Ma chérie, ma chérie, calme toi. Respire et articule s’il te plait.

Un sourire amusé et attendrit se pose sur l’adolescente découvrant les milles merveilles de la capitale. Une main se passe dans ses cheveux, finissant de la calmer.

Le Conseil… euh… Tu veux retourner voir les travaux de la cathédrale ? Et où est Myrrha ?

Un reste d’inquiétude se lisait encore dans les yeux de la femme alors que son regard se portait autour d’elles, cherchant leur troisième compagne. La main de la jeune Procureur vient se glisser dans celle de Lollia, se voulant rassurante, lui montrant qu’elle n’est point seule en cette vaste ville.

J’sais pô où qu’elle est Myrrha. Têtre à l’auberge avec Teray. Un Sieur du Conseil. Et quoi qu’c’est la cathégrale ?

Ca-thé-Dra-le Trista. C’est le siège de la plus haute fonction épiscopale au sein du Royaume.

Epistopale ? C’quoi c’machin encore ? On y va à la ca… cathé… cathédrale… ?

Un petit rire se fait entendre, provoquant la moue chez Tristana. Pas de sa faute si elle ne connaissait pas tout ça… Mais étrangement une soif d’apprendre commençait à naître en elle et le savoir lui manquait lui pesait. Si seulement elle pouvait y avoir accès, pour tenir de longues conversations et surtout, faire le poids face aux membres du Conseil. Si seulement elle avait toutes ces connaissances qu’avaient Myrrha et Lollia. Si seulement… Retenir le désespoir la gagnant d’un coup. Après tout, ne lui disaient elles pas qu’elle progressait un peu plus chaque jour ?

Et si on cherchait Myrrha pour aller se recueillir ensemble ? Ca ne vaut pas les Eglises de Byzance ou d’Antioche, mais Dieu est partout…

Les yeux de l’adolescente s’arrondissent. Byzance ? Antioche ? Quels étaient ces étranges mots ? Non, chasser cette impression étrange qu’encore et toujours elle ne comprend pas de quoi on lui parle. Serrer un peu plus cette main qu’elle tient, afficher un sourire radieux et entraîner la femme avec elle, direction l’auberge, lieu probable où elles pourraient trouver Myrrha.

Lollia Dim 11 Nov - 0:03

La petite main de Trista qui se referme sur la sienne, tentant de la calmer alors que sussurer les noms d'Antioche et Byzance lui faisait tant de bien. Pourtant, qu'elle était jeune lors de ses voyages où ses parents cherchaient où s'installer, renonçant qu'avec difficulté à l'Orient qui les avait vu s'aimer.
*Sors de tes pensées, Lollia, sors de tes pensées. Avancer...*

Tu sais aller vers la demeure où nous logeons?

L'adolescente se tourne, semblant chercher son chemin, réveillant les angoisses de Lollia. Pourquoi n'avait-elle pas noté le chemin...

Euh.. ben... faut 'ler vers l'eau et 'près l'ger un peu.

Vers l'eau...? Pourquoi vers l'eau? Je viens de là-bas Trista, il n'y a rien à voir... Allons plutôt vers les rives, là, sur ta droite, ce sera plus sympathique et nous prendrons moins le vent...

Elle applique une contre-poussée inversement proportionnelle à celle de Tristana, mais quand même un peu plus forte. La jeune fille avait beau se remplumer, elle avait encore un peu de temps avant de devoir céder du terrain. Du coup, la flèche de la Sainte-Chapelle diminue lentement, les berges en pente douce de la rive gauche se rapprochent, effaçant le souvenir du Palais et de la peur qu'il inspire, lui faisant oublier les rumeurs métalliques d'équipements dangereux.

M'non!!! C'par là bas ! C'est qu'elle tient bon la rampe la jeunette... Mais Lollia ne cède pas un pousse de terrain et réussit à grappiler, mètre par mètre, son ticket de sortie. C'quoi les ber...ges ?

C'est ça Trista, regarde... Elle lui indique de la main gauche, les pentes douces ensablées qui descendent vers la Seine, pleine de barges, d'animaux prêts à être vendus aux bouchers, les vanniers nettoyant les peaux, les pêcheurs se préparant à gagner le ruban argenté, les tentures des bains dont la vapeur s'élevait dans l'air à côté des lavandières.

Trista fronce les sourcils, regarde l'agitation populaire avant de lui répondre: Y'a l'même chose d'l'aut'côté. Font quoi ?

Dénouant les cordons de la bourse que Myrrha lui avait laissé, elle hèle un passeur, lui donne une piécette et embarque son amie dans une frêle esquif qui se met à tanguer dangereusement, tout en lui racontant ce qu'elle sait des diverses métiers qui se bousculent sous leurs yeux. Trista semblait avaler ses paroles, tournant la tête de tout côté, assimilant un maximum d'informations. Les questions seraient sûrement pour plus tard et elle craignait de ne pouvoir lui répondre, n'étant pas de ces lieux. Il serait temps de voir avec Myrrha quand ça arrivera.
Le bois racle le sable en accostant, le marin ayant eu le soin de s'échouer un peu plus pour ne pas trop mouiller les jupes des passagères dont une le remercie dans un sourire évasif.

Trista, reste près de moi je te prie, c'est dangereux de traverser le chantier.

Les clochettes de sa cheville avaient du mal à faire entendre leurs tintements au milieu du brouhaha perpétuel de la capitale, les soieries de Lollia se froissant au rythme de sa promenade. Un oeil extérieur aurait dit qu'elle semblait flotter, marchant avec légèreté quelque soit le lieu accueillant ses pas.

Voui c'bon, j'suis pu une gamine! Joli tirage de la langue, tirant un nouveau sourire à l'Orientale.

Certes mais en attendant, je dois veiller sur toi. Bon, j'espère que tu te repères un peu mieux maintenant, dit-elle à l'adolescente en se penchant vers elle, nous arrivons sur l'autre bras à traverser pour gagner notre rive droite.

Nouveau brouhaha des berges les avalant. Un dernier regard vers la cathédrale. Oui, elle avait hâte de revenir ici et de se recueillir...

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