[RP] LOST

Je sais bien que, sur ce site,
Rien n'est fait pour moi,
Même si je m'y sens petite,
C'est déjà ça.
Si loin de mon moyen-âge,
Je marche tout bas.
Pouvoir écrire un message,
C'est déjà ça.

Oh, oh, oh, et je rêve
Que EM, mon jouet, soudain, se relève...
Oh, oh,
Rêver, c'est déjà ça, c'est déjà ça.

Dé... jà... ça.

Dame Mélissa quelle joie, quelle prose,
je vous promet de la lointaine contrée que je suis
que ce soir ou vostre matinée demain suivie,
vous aurez quelques poésies à vous mettre sous la dent
du Seigneur trouvère, vostre dévoué ami pour toujours et dès maintenant
question de rester en appétit
le temps que nostre démiurge de ses soucis,
puisse effectuer sa purge
et nous renouer avec les contrées
de nos plaisirs inachevés.

Rodéric

Qu'à la fin, elle se remplit...

Vous lire est déjà tout un poème, Roderic !

Je note cette promesse cher Troubadour- Seigneur
un peu de poésie réchauffera nos cœurs !

Passa la nave mia colma d'oblio
per aspro mare, a mezza notte il verno,
enfra Scilla e Caribdi; et al governo
siede il signore, anzi ‘l nimico mio;

a ciascun remo un penser pronto e rio
che la tempesta e ‘l fin par ch’abbi a scherno;
la vela rompe un vento umido, eterno
di sospir, di speranze e di desio;

pioggia di lagrimar, nebbia di sdegni
bagna e rallenta le già stanche sarte
che son d’error con ignoranzia attorto.

Celansi i duo mei dolci usati segni;
morta fra l’onde è la ragione e l’arte,
tal ch’i ‘ncomincio a desperar del porto.

Comprendente?Questo non è di me ma volevo farvelo dividere.

Mélissa écoute, elle ne comprend rien à, l’italien mais la chanson de ces mots fait naitre des images de bateaux qui tournoient dans la tempête et de femmes fatiguées d’espérer. C’est beau et triste. Elle a envie de prendre la main de Constantia et de l’écouter encore.
La tempête s’arrêtera un jour, ma Constantia, et tu auras alors fort à faire dans ton auberge pour désaltérer tous les assoiffés qui s’y précipiteront !

A mia di cantare ?
Bon, je vais essayer Constantia.
Mélissa prend une grande inspiration et fredonne :

Tire sur toi la nuit
Cache misère et couvre-lit
Tire sur toi l'ivresse
Cache douleur cache tendresse
Peut-être qu'un secret se cache
Derrière l'ivrogne qui rabâche
Dans les sanglots du saxophone
Derrière le comptoir ou près du téléphone

À deux heures du matin
On n'attendait plus rien
À trois heures du matin
Le dernier verre de vin
À quatre heures du matin
La porte s'ouvre enfin
Et tu crois tenir le bon dieu
Dans le creux de ta main

Laisse passer le temps
Ronge chagrin ronge cadran
Laisse fuir les secondes
Ronge projet dévore monde
Peut-être qu'un secret s'efface
Derrière tes paupières lasses
Dans la poussière dans la sciure
La lettre d'amour que l'on jette aux ordures

À deux heures du matin
On n'attendait plus rien
À trois heures du matin
Le dernier verre de vin
À quatre heures du matin
La porte s'ouvre enfin
Et tu crois tenir le bon dieu
Dans le creux de ta main

Invente la folie
Demain s'arrête et fait crédit
Délivre tes chimères
Mange raison mange salaire
Peut-être qu'un secret s'envole
Dans la fumée dans les paroles
Dans ton vertige dans ton emphase
Dans ton effort pour finir tes pauvres phrases
À DEUX HEURES DU MATIN
F. Mallet-Joris - M. Grisolia - Marie-Paule Belle

Elle ne comprend pas tous les mots, que peut donc bien être un saxophone ? et un téléphone ?
Mais ça traduit bien quand même la lassitude de l'attente et l'espoir qui se traine.

Cela faisait déjà une semaine que Rodéric avait quitté la maison laissant sa douce derrière pour terminer les derniers préparatifs du mariage et respecter l'usage. Un homme à marier prochainement ne devait voir sa promise avant leurs noces. Il s'était donc exilé dans sa chaumière ne vivant que de silence et de composition, du travail à sa forge ou d'autres besognes seigneuriales.

Matin et soir il s'arrêtait pour manger un peu de pain ou de viande salée et boire du vin, devant l'âtre crépitant, se sustenter sommes toutes minimalement. Ses pensées le portaient toujours au large vers les courants amoureux ou sa promise reposait telle une sirène envoutante. La chose était hardie, mais la vertue ne pouvait qu'honorer sa douce. Il devait résister tel Ulysse ligotté au mat, il devait résister et attendre au matin de ses noces pour voir la belle dans toute sa splendeur, la prendre pour femme et l'aimer tendrement jusqu'à l'honorer dans leur couche et étancher tous deux leur soif charnelle.

Déjà il avait convoqué les ménestrels et leur avait, sur leur propre vie, confié une ode qu'il venait de composer pour sa tendre moitié. Ceux-ci devaient être fin prêt le jour de leur espousailles afin de présenter cette ode en son nom. Pour plusieurs il était Rodéric le trouvère, pour d'autres, le Seigneur d'Arras, mais pour sa Diane, il n'était autre que sa tendre moitié, leur coeur à l'unisson battant l'un pour l'autre devant Dieu et les hommes.

Puisse cette tempête se calmer que l'amour reprenne sa juste place et la vie de surcroît.

Tel que promis, Rodéric revint et lui offrit une poésie de sa propre plume

La doce amors, Rodéric trouvère d'Arras

L'amour est chose belle
d'elle émerge les ritournelles
des trouvères en quête d'inspiration
pour un souffle, pour un son: l'incarnation

Le coeur qui bat,
le coeur qui s'ébat
pour celle qu'ici bas
somme la vertue qui se meut
au tréfond des hommes qu'eux
rivalisent de prouesses
pour leur amour, divine promesse
que la douceur altesse
de celle tenant sa vie en ses gestes

L'amour est chose belle
d'elle émerge les ritournelles
des trouvères en quête d'inspiration
pour un souffle, pour un son: l'incarnation

Hommes courtois écoutez
n'entendez vous pas la mélopée
celle qui de vos entrailles retournées
sonde vostre coeur et l'éprouve
tel un fer rougeoyant dans les charbons couvre
pour y forger la lame de vostre destin
et en étancher vostre faim
d'un amour nullement vain
n'y a-t-il pas là cadeau céleste.

L'amour est chose belle
d'elle émerge les ritournelles
des trouvères en quête d'inspiration
pour un souffle, pour un son: l'incarnation